Des vignes en plein désert et la tête dans les étoiles

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Quelques jours après l'arrivée de mes parents à Santiago, nous avons mis les voiles -ou plutôt le bus semi-cama pendant 7h- en direction de la Serena, dans la région du Petit Nord ou Norte Chico. Nous avons loué une voiture afin d'être plus libres de nos mouvements, notamment pour monter à l'observatoire scientifique du Tololo où chaque soir des astronomes tentent de perçer les mystères des galaxies lointaines...une nuit d'observation coûte 12 000$!!! Heureusement que pour nous la visite était gratuite! Pour monter à cet observatoire perché à plus de 2000 m, situé stratégiquement afin de pouvoir bénéficier de la clarté des nuits, le plus loin possible de toute source lumineuse, il faut emprunter un chemin de terre qui monte sur 33 km, au milieu des cactus...le lendemain matin, un dimanche au fond de la vallée de l'Elqui (village de quelques mille habitants...), mon père a retrouvé les deux pneus à plat à cause d'une épine de cactus!!! Heureusement que le propriétaire de nos cabanas est venu en aide pour aller réveiller le garagiste en force à 10h!
La réparation a fait tenir notre auto jusqu'au bout, et nous avons même pris le risque de faire un autre chemin de terre pour aller admirer la Playa Blanca, une belle étendue de sable blanc comme l'indique son nom...il n'y avait pas un chat, nous avions pour nous le vent hivernal et les vagues du Pacifique. Pour nous réchauffer, nous sommes allés manger du ceviche, de la reineta a la plancha et des empanadas camaron-queso a Guanaqueros, petit village de pêcheur très pittoresque. On dit que les fruits de mer sont les meilleurs du Chili dans cette région car les eaux sont plus salées! C'est vrai que l'on s'est régalés (même si papa aurait aimé manger plus de parrillas et du cordero patagonico!)
Je reviens à présent sur quelques anecdotes amusantes à l'issue de nos visites aux observatoires...
Nous avons visité deux observatoires, et à chacun de nos retours, ils nous est arrivé quelque chose! Les pneus à plat pour le Tololo, tandis qu'au retour de notre visite nocturne à un autre observatoire, au moment d'ouvrir discrètement le portail pour rentrer la voiture -il était près de minuit-...maman l'a tiré tellement fort que ce dernier est sorti de ses rails pour menacer de tomber sur elle qui l'a retenu par la force du désespoir...nous voilà les trois à retenir le portail, à essayer de le soulever tant bien que mal pour le remettre en place...réveillant ainsi toutes les cabanas par nos rires et le bruit du fer...nous avons réussi à le remettre dans les rails, mais il a du retomber sur le prochain visiteur car le lendemain le portail était à terre...j'espère toujours que personne ne fut assommé. Quant à nous, personne ne nous a soupçonné de cet incident nocturne.

Impossible de ne pas parler maintenant du fameux pisco qui a donné son nom au petit village de Pisco Elqui...un bijou au fond de la vallée del Elqui, littéralement tapissée de vignes qui produisent le fameux breuvage...les chiliens ont usurpé la recette aux péruviens en réalité, mais ne vous l'avoueront jamais! Ces vignes sont entourées de cactus car en fait, la région est désertique et les montagnes ne laissent pousser aucun arbre. Il faut dire qu'avec 320 jours d'ensoleillement par an, et pas une goutte de pluie, ça ne laisse pas beaucoup de chance à la végétation de pousser! Ces vignes en plein désert sont irriguées grâce à l'eau stockée dans des lacs artificiels et des ruisseaux qui sortent de je ne sais trop où.
Nous avons eu l'occasion de manger dans un restaurant des plus originaux dans la vallée...puisque tous les aliments s'y cuisent à l'énergie solaire! Des petits fours solaires (180°C) permettent de cuire de bons petits plats lentement mijotés, mais aussi du pain et des gâteaux (2h pour le quatre quart en plein hiver...cuisson plus rapide en été!). Inutile de vous dire que l'expérience m'a fort plu!

Voilà pour terminer une petite vidéo des dauphins que nous avons pu admirer lors d'une excursion en bateau à la Punta de Choros! Il y avait aussi des lions de mers et les petits pingouins de Humbolt.

5 jours en Araucanie: volcans, thermes et lacs

Au sommet du volcan Villarica

Les araucarias, arbres protégés sont des sortes de pins au tronc dénudé avec de grosses aiguilles!

Toutes les photos sur: http://picasaweb.google.fr/florence.martin84/WeekendDuPremierMaiPucon

Au Chili, le 1er mai est comme en France le jour de la fête du travail, alors en combinant le pont et les jours où je n'ai pas cours, j'ai pu m'offrir avec Elé 5 jours de vacances plus à PUCON (région de l'Araucanie), vers la région des lacs plus au Sud. Pucon est une petite ville construite au pied du volcan Villarica, très animée en été (décembre-février dans l'hémisphère sud!) mais beaucoup plus tranquille en cette saison. Il y a même un casino où j'ai gagné la modique somme de 9000 pesos (moins de 15 euros) à la roulette!Sebastian un ami de l'université nous a rejoint et nous a hébergé dans sa maison en bois au bord du lac Villarica. A notre arrivée après une nuit en bus semi-cama, nous avons loué une FIAT UNO (une vrai boite à savon!) pour nous balader autour des nombreux lacs. Les chemins de terre caillouteux ont bien secoué notre petite auto qui a tenu le choc jusqu'au bout! Nous avons ainsi pu admirer tous les paysages bucoliques des alentours, avec des tons et lumières automnaux comme on en voit dans les catalogues de pêche! D'ailleurs, au bord d'un des lacs les plus reculés qui soit, nous avons rencontré une équipe de photographes et de mannequins pour un catalogue de vêtements outdoor (marque américaine LLBean). Ce site magnifique (lac entouré de feuillages rouges et mordorés) avait été choisi pour la collection d'automne... bonjour l'empreinte écologique du catalogue!


Le grand moment du weekend fut l'ascension du volcan Villarica: 5 heures de montée non-stop (départ à 1400 m et arrivée à plus de 2800 m) pour arriver au bord du cratère qui sommeille et dégage des fumées de soufre qui piquent le nez! Nous étions équipés de piolets, casques, combinaisons, et crampons pour la partie dans la glace.

La dernière heure de montée se fait dans les cailloux de lave ancienne: ça monte sec, la roche est très friable mais le coup d'œil est fabuleux car on marche sur des anciennes coulées de lave figées. Plus on monte, mieux on observe la vue panoramique sur les dizaines de lacs qui entourent le volcan et qui nagent dans une fine brume. On observe aussi les autres volcans. L'atmosphère est magique! La descente se fait sur les fesses dans la partie neigeuse, puis en sautillant comme des astronautes dans la partie de terre. 2 heures seulement pour descendre!
Le soir-même de l'ascension, nous apprenions qu'un autre volcan, Chaiten, se réveillait plus au sud du Chili et que des milliers de personnes étaient en train d'être évacuées.

Le summum de la relaxation de notre séjour furent les bains dans les eaux thermales (merci les volcans) dans des piscines entre 36 et 40°C. Entourée d'arbres et de cascades, je me laissais bercer au son de la rivière...à la nuit tombée, ils allument des bougies pour éclairer un peu le site, c'est magique! Les ciels sont d'une clarté inouïe, parfait pour observer les étoiles. Le thème de ma prochaine escapade sera axé sur les observatoires astronomiques que je vais aller découvrir en famille cette fois-ci avec mes parents qui viennent me voir!


Je suis toujours heureuse de recevoir de vos nouvelles de France et d'ailleurs et vous embrasse très fort!