samedi 21 mars 2009

Un long weekend à Villa O'Higgins

Ca y est j'y suis! Le bout de la Carretera Austral!
Villa O'Higgins!
Depuis Chile Chico, où j'ai quitté Justin et Guillaume, je termine seule ce périple austral. Le lac General Carrera m'a coupé le souffle: des eaux turquoises surplombées de montagnes avec leur chapeau de glace, les jeux de couleur défilent dans un panorama à 360 degrés. La rencontre avec les cyclistes de la Carretera Austral m'a donné envie d'un jour faire ce chemin en tandem, malgré la pluie et le vent, souvent des compagnons indissociables. Encore plus au sud, à Caleta Tortel, village entièrement construit dans une baie avec toutes les maisons reliées par des passerelles en bois de cyprès, j'ai rencontré des personnages qui ont partagé avec moi une pause, leur déjeuner ou encore une partie de leur chemin, qui m'ont fait goûter leur quotidien, une vie marquée par l'isolement mais enrichie d'une grande notion du partage.
Je rencontre également un groupe de joyeux marcheurs à Caleta Tortel, qui m'invitent à leur excursion à la ISLA DE LOS MUERTOS...en 1906, une centaine de bûcherons y ont trouvé la mort, une mort dont les causes restent aujourd'hui mystérieuses...de quoi écrire un bon thriller.
Je poursuis mon chemin en stop jusqu'à Villa O'Higgins. Par chance, je n'attends que 20 minutes plantée au bord de cette route de terre où seuls quelques véhicules passent chaque jour. Juan me prend dans son camion, lui va chercher des moutons et je me demande toujours comment un camion si imposant arrive à circuler sans encombres sur cette route si accidentée et étroite. Juan partage avec moi son déjeuner que nous conconctons à l'extérieur du camion avec une grosse bonbonne de gaz. Il me demande si je sais cuisiner... Je lui parfume sa viande et ses pommes de terre avec du thym et du basilic, une touche provençale qui sauve la réputation culinaire française!

A Villa O'Higgins, les heures coulent de façon sirupeuse, tandis que les gouttes de pluie ne cessent de guetter le marcheur...je me repose, je vagabonde, je lis, et le dernier jour débarque une bande de français venus du Fitz Roy. Ca se termine en "carrete", une fête chez une famille chilienne, arrosée de pisco.

L'avionnette qui doit me ramener à Coyhaique est retardée d'un jour pour cause de vent...je quitte donc Villa O'Higgins le mardi (ce fut donc un weekend bien prolongé). La piste d'avion est la seule voie asphaltée de la ville. Roberto le pilote m'invite à monter à ses côtés, je suis la seule passagère et il me convertit en son copilote. Le vol est agité, on fait des bonds, mais survoler les vallées, les lacs et passer sur le flanc des montagnes ainsi est une expérience inoubliable. Roberto me fait piloter les 20 dernières minutes et pour me rassurer me pointe du doigt les chevaux sauvages et troupeaux de moutons.
De Coyhaique commence ma LENTE REMONTEE vers Santiago...
Je suis accueillie chez Sandra, qui s'occupe de moi comme de sa fille. Mon ange de Coyhaique grave dans ma mémoire toutes les émotions que j'ai pu ressentir dans cette région d'Aysen. Je tente malgré le froid et le vent l'escalade sur la MURALLA DE CHINA.

Mais c'est l'heure de rentrer...j'ai fait le choix de remonter en bateau jusqu'à Puerto Montt...22 heures de pluie, de vent, de mer TRES agitée. Franchement pas la croisière rêvée dans les fjords. Je découvre les joies du mal de mer...et dès l'arrivée, je me jette dans un bus pour Santiago. 13 heures dans l'aile. A l'arrivée à Santiago, c'est le choc des voitures, du bruit, du smog. Les copains sont là, on va boire une bière et ce sont mes dernières semaines au Chili qui commencent. Le début de la fin...

1 commentaire:

Unknown a dit…

Bonjour, je découvre avec joie ton blog qui décrit une aventure en solo inoubliable ! Felecitations!
Pour ma part je me jette sur la route australe à partir de coihaique direction villa o'higgin seule aussi,avec le soleil j'espère !!!
Juste une petite question pratique, ton vol de VOH tu l'as pris à VOH ou de coihaique ?
Merci pour cette aventure ( qui est intemporelle je pense)
j'espère que tu continue avec entrain tes voyages.
Sofie